jeudi 16 juin 2016

Electro compatibilité de la téléphonie mobile et des dispositifs médicaux

L'ANSES vient de rendre public le 13 juin, son rapport concernant la compatibilité électromagnétique de la téléphonie mobile par rapport aux dispositifs médicaux. La saisine de l'Agence portait sur les risques de perturbations électromagnétiques susceptibles d'être engendrées par l'usage du téléphone portable au sein de l’hôpital.

L'ANSES a donc porté son expertise vis à vis des dispositifs électriques et électroniques utilisés dans le cadre de soins hospitaliers, mais également par rapport aux dispositifs implantables de type pacemaker ou neurostimulateurs, que les patients portent de manière continuelle en dehors de l’hôpital.

Au sein de l’hôpital il semble nécessaire d'aménager différentes zones, selon la présence ou non d'appareils plus ou moins sensibles aux perturbations électromagnétiques. A savoir des zones d'utilisation possible des portables, des zones d'usage restreint, c'est à dire à bonne distance des dispositifs médicaux, et enfin des zones d'usage strictement interdit, comme dans les unités de soins intensifs.

S'agissant des dispositifs médicaux implantables actifs, il est particulièrement intéressant de noter la constatation à la page 5 de l'avis :

"On notera par ailleurs que des données récemment disponibles concernant l’exposition liée aux téléphones mobiles placés près du corps, fournies par l’Agence nationale des fréquences (ANFR), ont mis en évidence des niveaux de débit d’absorption spécifique (DAS) très élevés. Les tests de conformité des téléphones prévus par la réglementation (décret n° 2002-775) sont en effet réalisés dans des situations de pire cas d’émission (puissance maximale), mais selon les conditions prévues par les constructeurs, qui préconisent d’éloigner le téléphone lorsqu’il est placé près du corps (en-dehors de la tête) à une distance variant entre 5 et 25 mm. Lorsque des mesures sont réalisées au contact, c’est-à-dire dans des circonstances d’utilisation raisonnablement prévisibles, le DAS de la grande majorité des téléphones dépasse la valeur de 2 W/kg, et souvent même 4 W/kg, pour atteindre, pour certains, plus de 7 W/kg. Les niveaux de champ électrique internes, lorsque le DAS est si élevé, sont forts, renforçant la probabilité d’interférences avec des dispositifs médicaux implantés.

Les résultats des nombreuses études de provocation réalisées entre les dispositifs médicaux hospitaliers et les systèmes de communication sans fil, le plus souvent dans des conditions de pire-cas d’exposition, sont relativement homogènes. Toutes les études analysées dans le rapport d’expertise font état de perturbations des différents appareils médicaux testés exposés à des téléphones mobiles, avec des niveaux de gravité variables. Plus les puissances des sources radiofréquences sont élevées, plus les perturbations sont observées à grande distance, parfois jusqu’à 5 m de la source d’émission. La plupart des auteurs note une plus grande sensibilité des dispositifs médicaux aux plus basses fréquences de la téléphonie mobile (autour de 900 MHz) et aux téléphones de deuxième génération, qui sont les appareils les plus puissants. Parmi les dispositifs médicaux sensibles aux interférences pouvant conduire à une mise en défaut, on peut citer les pousse-seringues et, plus largement, les DM utilisés en unités de soins intensifs. Les systèmes de monitoring et d’enregistrement peuvent, pour leur part, voir leur enregistrement modifié lors de la réception ou du passage d’un appel à proximité du matériel (50 cm) et en même temps que l’examen. Cette modification pourrait être source d’erreurs médicales."

Toujours s'agissant des dispositifs médicaux implantables actifs, l'Agence conclut, page 13 :

"Concernant les dispositifs médicaux implantables actifs, la rapide évolution technologique des téléphones mobiles notamment, et de façon plus générale de l’environnement électromagnétique proche, fait apparaître la possibilité de situations d’exposition non contrôlées à des niveaux élevés, comme en témoignent les mesures effectuées notamment en 2015 par l’Agence nationale des fréquences sur des téléphones mobiles, dont le débit d’absorption spécifique (DAS), lorsque le téléphone est au contact du corps, a été mesuré jusqu’à 7 W/kg. Dans ces conditions, les champs électriques internes peuvent dépasser les niveaux d’« immunité » de certains dispositifs médicaux implantables. L’Agence recommande donc aux porteurs de dispositifs médicaux implantés actifs critiques de veiller à en éloigner les sources d’exposition les plus fortes (téléphones mobiles)..."

La question que nous nous posons est de savoir comment un patient porteur de ce type de dispositif peut parvenir à se préserver de ce type de perturbations alors même que les sources de radiofréquences ne cessent de se multiplier, favorisant ainsi le risque de situation de cumul et de sur-exposition ?


Vous pourrez consulter le rapport complet de l'ANSES en cliquant sur le lien suivant :  https://www.anses.fr/fr/system/files/AP2011SA0211Ra.pdf

lundi 13 juin 2016

Linky, les mesures de champs

L'ANFR a procédé à des mesures de champs électromagnétiques liés au compteur Linky. Mais ces mesures n'ont concernées qu'un type d'échange, celui du concentrateur vers le compteur. Les mesures de rayonnement en situation réelle, dans un habitat avec différents types d’équipements domestiques doivent faire l'objet d'un second volet. De même, s'agissant des échanges du concentrateur vers le centre de contrôle.

L'inquiétude sur l'impact réel du CPL lié au Linky dans un lieu de vie demeure donc, et ce d'autant plus que le Criirem tire le signal d'alarme sur la valeur des premiers résultats publiés par l'ANFR, censément être "le gendarme des ondes"

Lien vers l'alerte du Criirem : http://www.criirem.org/autres-emetteurs/alerte-compteurs-linky-anfr

Lien vers le rapport de l'ANFR : http://www.anfr.fr/fileadmin/mediatheque/documents/expace/2016-05-30_Rapport_technique_compteur_vdef2.pdf